Alors que Stellantis Algérie finalise les derniers réglages liés à l’extension de son usine de Tefraoui, dans la wilaya d’Oran, l’attention se porte désormais sur les futurs modèles – voire nouvelles marques – que le groupe pourrait assembler dans le cadre de cet investissement majeur pour l’industrie automobile algérienne.
On sait déjà que le quatrième modèle Fiat produit localement sera la Grande Panda, grâce aux fuites d’images de sa carrosserie depuis l’usine. Cette information renvoie aux déclarations de M. Samir Cherfan, directeur des opérations de Stellantis pour la région Moyen-Orient et Afrique, qui avait évoqué l’arrivée possible de modèles Opel et Alfa Romeo en Algérie.
L’idée est claire : optimiser l’intégration, l’adaptation et la productivité. En d’autres termes, Stellantis pourrait introduire deux nouvelles marques dans la même usine, portant à trois le nombre de marques produites localement, avec Fiat déjà implantée.
Dans la gamme Opel, plusieurs modèles sont envisageables : Corsa, Astra, Grandland, Combo et surtout la Frontera, qui s’impose comme l’option la plus cohérente. Pourquoi ? Parce qu’elle repose sur la même plateforme STLA Smart Car que la Grande Panda. Cela rend la production plus simple, rapide et économique, puisque la compatibilité technique est déjà assurée (châssis, équipements, robotisation, motorisations, etc.). Les différences concernent surtout la carrosserie et les finitions, limitant les coûts de réaménagement.
De plus, la fabrication de pièces partagées entre Fiat et Opel favoriserait le développement des fournisseurs locaux et donnerait un véritable élan à la sous-traitance automobile algérienne. À l’inverse, introduire un modèle basé sur une autre plateforme nécessiterait davantage de temps, de ressources et de formation.
Le Combo aurait pu être une alternative, mais la ligne est déjà fortement sollicitée par les Fiat Doblò Van et Panorama, avec une capacité annuelle plafonnée à 50 000 unités. Ainsi, la Frontera apparaît comme le choix le plus judicieux, combinant rapidité, rentabilité et adéquation au marché.
Côté Alfa Romeo, la situation est différente : aucun modèle actuel n’utilise la plateforme STLA. La Junior, modèle d’entrée de gamme (environ 30 000 €), reste la candidate la plus réaliste, loin devant la Tonale, la Giulia ou le Stelvio, trop coûteux pour le marché algérien. Toutefois, produire un véhicule premium dans un contexte tourné vers les modèles abordables représente un défi, notamment en matière de volumes et de sourcing local. Sa plateforme CMP pourrait cependant ouvrir la voie à d’autres modèles Opel ou Fiat.
En résumé, à court terme, la piste la plus solide reste l’intégration de l’Opel Frontera, qui pourrait sortir de l’usine d’Oran en moins d’un an grâce aux infrastructures déjà en place. À moyen et long terme, Stellantis pourrait envisager une ligne dédiée à Alfa Romeo, qui servirait ensuite à diversifier davantage la production.
En conclusion, tout porte à croire que l’option Opel – et plus précisément la Frontera – est la plus logique dans l’immédiat. Néanmoins, les relations algéro-italiennes pourraient également favoriser une percée d’Alfa Romeo, si les conditions industrielles et stratégiques le permettent.